Des gazouillis au musée.

© Dresden, je t'aime.

© Dresden, je t’aime.

Ce matin là, dans l’atelier de restauration du musée d’ethnologie de Dresde, la scène était plutôt inhabituelle.

Entre deux gazouillis, la médiatrice culturelle présentait des trésors de l’architecture ottomane à une dizaine de nourrissons, la plupart recroquevillés sur leur mère tels des bébés kangourous.

Deux bénévoles accompagnaient le groupe et récupéraient discrètement les dissidents (« les 4 pattes ») afin que leurs parents profitent pleinement du moment.

Cette visite s’inscrivait dans le cadre d’un programme remarquable intitulé « Père, Mère, Art. Et Enfant ! Pause artistique pour les jeunes parents » (Mutter, Vater, Kunst. Und Kind ! Kunstpause für Junge Eltern) proposé par les Amis des Collections Nationales de Dresde (SKD)

Ce que j’aime dans cette initiative :

> elle est inscrite dans la durée : le rendez-vous est donné tous les premiers jeudis du mois, de 10h30 à 11h45 ;

> elle est l’occasion de découvrir chaque fois un nouveau musée parmi les 14 appartenant aux SKD ;

> elle est dédiée aux enfants de moins de 1 an (ce qui n’est pas souvent le cas lorsqu’il s’agit d’activités culturelles);

> elle permet aux parents d’aller au musée sans avoir à se soucier de la garde de leur enfant ;

> elle permet de se sentir a l’aise au musée avec son bébé (une petite angoisse subsiste quand même lorsque votre bébé régurgite à quelques centimètres d’une boiserie centenaire ayant appartenu à un intérieur traditionnel de Damas…) ;

> elle est un vecteur de lien social ;

> elle est gratuite. (mais l’accès au musée est payant)

Je vous invite à consulter la page des SKD dédiée à ce projet. Vous y trouverez notamment le calendrier des prochaines rencontres.

Veni, vidi, vici.

Dresden, je t'aime.

© Dresden, je t’aime.

Cher lecteur,

Si comme moi tu as la bonne mauvaise idée d’amener ton enfant à l’exposition consacrée au duo de peintres romantiques Caspar David Friedrich et Johan Christian Dahl (norvégien) à l’Albertinum* de Dresde, il est possible que dix euros et dix minutes plus tard tu aies à quitter précipitamment les lieux. Car oui, ton enfant se sera certainement amusé à rompre le silence de la salle, un peu trop pesant à son goût.

Tu seras alors frustré de n’avoir pu mieux profiter de ces peintures et dessins (forêts, lacs, montagnes, clairs de lune, etc.) qui rendent un vibrant hommage aux beautés de la nature.

Tu auras appris à la va-vite que les deux peintres (Caspar David Friedrich et Johan Christian Dahl donc) s’étaient rencontrés à Dresde où ils avaient vécu et travaillé vingt années dans un atelier commun devenu lieu d’émergence de peintres romantiques. Et c’est tout.

Tu seras venu, tu auras vu mais c’est ton enfant qui aura…vaincu.

Dahl und Friedrich. Romantische Landschaften (Paysages romantiques)
Jusqu’au 3 mai 2015
Albertinum, Dresde. En partenariat avec le Musée national d’Oslo.

* Galerie des Maîtres Modernes appartenant aux Collections Nationales de Dresde (Staatliche Kunstsammlungen Dresden) et présentant des œuvres de l’époque du romantisme allemand à nos jours.


Lieber Leser,

Wenn du wie ich, die gute schlechte Idee hast, dein Kind zu der „Dahl und Friedrich“ Ausstellung im Albertinum* mitzunehmen, ist es möglich, dass 10 Euros und 10 Minuten später du das Museum rasch verlassen musst. Denn dein Kind wird ja wahrscheinlich viel Spaß gehabt haben, die Stille des Raumes zu unterbrechen.

Du wirst dann frustriert sein, diese Gemälde und Zeichnungen (Wälder, Seen, Berge, Mondlicht, usw.), die eine Hommage an die Schönheit der Natur würdigen, nicht genug genossen zu haben.

Du wirst schnell erfahren haben, dass die beiden Maler in Dresden sich kennengelernt haben, wo sie zwanzig Jahre lang in einer gemeinsamen Werkstatt gelebt und gearbeitet haben, die später zu einem Zentrum für die Entwicklung der romantischen Landschaftsmalerei werden wird. Und das war’s.

Du wirst gekommen sein, du wirst gesehen haben, aber dein Kind wird besiegt haben.

Dahl und Friedrich. Romantische Landschaften
Bis 3. Mai 2015
Albertinum in Dresden. Eine Ausstellung des Nasjonalmuseet, Norwegen und der Staatlichen Kunstsammlungen Dresden

* Galerie Neue Meister. Kunst von der Romantik bis zur Gegenwart.

Nächste Haltestelle « Erich Kästner Museum »*

Dresden, je t'aime

© Dresden, je t’aime.

Depuis quelques jours, le Erich Kästner Museum n’est plus seulement pour moi cet arrêt de tramway situé sur Albertplatz mais aussi un musée dédié à l’auteur dresdois du 20ème siècle.

Ouvert en février 2000, ce micromusée a été conçu par l’architecte irlandais Ruairi O’brien selon un principe d’utilisation optimale des ressources. Ce concept, ainsi que le parcours de l’auteur vous sont d’ailleurs expliqués de vive voix par la sympathique équipe du musée.

Vous découvrirez 13 colonnes mobiles disposées dans une même pièce autour d’un noyau multimédia. Les tiroirs et rayons proposent un large choix de documents à consulter, selon un code couleur thématique :

vert Erich Kästner, un allemand en Saxe,
rouge Erich Kästner, le moraliste & critique de société,
jaune L’enfance, thème de prédilection,
bleu La place de l’auteur dans les médias.

La force de ce musée réside dans son ouverture à tous les publics, que l’on soit enfant, adulte, littéraire ou non. Vous vous sentirez bien, vous pourrez tout voir, tout toucher. Et s’il vous en prend l’envie, vous pourrez tranquillement flâner dans la librairie / café située à l’étage supérieur.

* Prochain arrêt « Erich Kästner Museum »

Coca Kolkhoze.

© Dresden, je t'aime.

© Dresden, je t’aime / Nicolas B.

Un musée dédié au communisme qui côtoie un Mcdo ça ne s’invente pas. Et pourtant, c’est à voir à Prague. Sur le site internet du musée, on peut d’ailleurs lire « il est situé au dessus du Mcdonalds. Et Lenin doit se retourner dans sa tombe ».

Passée la surprise de cette association étonnante et celle de rentrer dans l’appartement de votre grand-mère, vous conviendrez de la richesse du lieu. Beaucoup de textes, d’objets authentiques, d’iconographie pour une plongée dans la Tchécoslovaquie communiste, depuis le Coup de Prague en février 1948 jusqu’à la chute du Mur de Berlin en novembre 1989.

Sur sa terrasse, le musée propose également une exposition-dossier intitulée The Communist Kingdom of North Korea (Le Royaume communiste de Corée du Nord). Alarmant sur la situation du pays (violation des droits de l’homme, peuple qui meurt de faim…) cette exposition a été réalisée grâce à la collaboration de deux ONG. Elle reflète toute la difficulté de documenter la réalité d’un pays complètement isolé.

Vraiment ne passez pas à côté.

Das Deutsche Hygiene-Museum

Dresden, je t'aime.

© Dresden, je t’aime.

Bonjour !

Aujourd’hui je vous conseille le passionnant Deutsches Hygiene-Museum.

….Je sais. « musée de l’hygiène », « passionnant »….

Mais détrompez-vous. Pas la moindre petite solution hydroalcoolique ici, mais une collection permanente entièrement dédiée au corps. Un corps détaillé, documenté, illustré dont on apprend & comprend le développement, le fontionnement, les capacités, les besoins, les limites. Le parcours se termine par des tests : souffle, équilibre, souplesse, force, etc.

Une version ludique et haute en couleurs de l’expo est proposée aux enfants. Le terrain de jeux idéal pour ceux qui n’en sont plus !