Hier je déjeunais chez ma copine A. à Heidenau *.
Sur le quai de la gare, une vieille femme s’est plantée devant moi, m’a dévisagée, scannée de haut en bas puis m’a lancée : « Pensez-vous à Dieu ? ». Le train est arrivé, elle m’a suivi avec un « Je l’ai déjà rencontré 5 fois quand j’étais étudiante ! » (la prétentieuse) puis a pris congé avec un charmant « Quand vous serez dans le malheur, vous vous accrocherez à lui ! » Bon, bon, bon.
Ca, c’était juste avant d’acheter quelques fleurs pour ma copine. Vous apprendrez, certainement à vos dépens, qu’en Allemagne il est de bon ton d’offrir les fleurs à son hôte « comme si on venait de les cueillir dans une prairie » (on a pas dit « comme si on venait de les voler chez son voisin » quoique le résultat soit un peu le même..). Bref j’avais oublié ce détail et quand le fleuriste m’a demandé s’il devait emballé les fleurs j’ai dit « Oui ». « Oui » en pensant à un joli papier cristal, des rubans de couleur, une petite carte, le sourire du fleuriste. Mais certainement pas « Oui » en imaginant que quelques minutes plus tard mes fleurs, mes jolies fleurs, se retrouveraient entorchonnées dans un papier semblable à celui de mon boucher (je n’ai pas de boucher), le même papier je vous dis, à ceci prêt que les écritures n’étaient pas rouges mais vertes.
Alors voilà je suis sortie de la boutique plutôt amusée, contemplant fièrement mon nouveau gigot bouquet.
L’émission Karambolage d’Arte donne un sympathique éclairage sur le sujet. Allez faire un tour ici !
*petite commune au sud-est de Dresde