Toute une vie./ 4ème Fotomarathon de Dresde

©  Dresden, je t'aime.

« Blind vor Liebe » © Dresden, je t’aime.

Je profite de l’annonce récente du 5ème Fotomarathon de Dresde – le 25 avril 2015 – pour vous présenter cet événement-photo et revenir sur son édition 2014.

Le principe du Fotomarathon est simple : 10 sujets – 5 heures et 1 formidable terrain de jeu : votre ville, en l’occurence Dresde. (de tels marathons ont lieu dans le monde entier)

Cette année sur le thème « Toute une vie » le concours proposait d’illustrer à l’aide d’un appareil photo numérique ou argentique les 10 expressions suivantes :

– « Voir le jour. »
– « Amuses-toi toute la journée. »
– « L’accumulation des connaissances. »
– « L’amour rend aveugle. »
– « La fureur de vivre. »
– « Un et un font trois. »
– « Hauts et bas. »
– « Une seconde jeunesse. »
– « Oublier rend seul. »
– « Adieux. »

Mes images se trouvent ici sous le numéro 114. La qualité laisse un peu à désirer…!

Elles ont été prises avec un appareil étonnant (merci Emilie & Patrick) : un Konstruktor, appareil photo reflex 35 mm de Lomography à assembler soit même.

©  Dresden, je t'aime.

© Dresden, je t’aime.

Le Fotomarathon de Dresde offre une très grande liberté de création et surtout une expérience singulière à vivre au cœur de sa ville.

Je salue son équipe très engagée, disponible et surtout passionnée.

 

« Dans l’antichambre du Dr. La Mort ».

Dresden, je t'aime.

© Dresden, je t’aime.

Ainsi titrait Das Bild (tabloïd allemand) en janvier dernier à l’ouverture de l’exposition-évènement Körperwelten, eine Herzenssache* à Dresde. Le Dr. La Mort n’est autre que Gunther von Hagens, un anatomiste allemand (et surtout un peu fou) qui a mis au point une technique de conservation post mortem des tissus humains : la plastination.

Voici d’ailleurs la recette de Gunther..
– Prenez un cadavre bien frais,
– Injectez du formol dans ses artères pour stopper sa décomposition,
– Enlevez sa peau, ses graisses et ses tissus conjonctifs. Dégagez ses structures anatomiques uniques,
– Plongez ensuite votre bonhomme dans un bain de solvant (de l’acétone c’est bien) pour extraire ses fluides corporels et ses graisses solubles,
– Remplacez ensuite l’acétone par un plastique réactif – par exemple un silicone bien caoutchouteux – dans lequel la préparation macèrera bien comme il faut,
– Sortez la chose, positionnez là comme vous voudrez (en respectant les bonnes moeurs bien évidemment) et durcissez-la avec du gaz, de la lumière ou de la chaleur selon le plastique que vous aurez utilisé,

Le tout vous aura pris près de 1500 heures de travail !

Il faut savoir que Gunther von Hagens « plastifie » un peu tout : les embryons, les hommes, les animaux (du poulpe à l’éléphant), les fruits, les légumes. Sachez que vous pouvez lui donner votre corps et si vous êtes chanceux, votre dépouille pourra même être exposée au quatre coins du monde (le site web dédié aux donneurs : http://www.koerperspender.de …des fois que l’envie vous prendrait un soir de grisou)

Car Gunther Von Hagens, c’est avant tout un business qui marche, un empire : 2 instituts de plastination; l’un à Guben (ouvert au public), l’autre à Heidelberg, des expos dans le monde entier, un marchandising sans limites.

Chacune de ses expositions et de ses apparitions est très médiatisée. Car Gunther von Hagens brise avant tout un tabou : celui de la mort.

Et pour avoir travaillé 3 mois dans l’exposition de Dresde, je peux vous dire que la mort attire, fascine, que l’on soit jeune, vieux, que l’on ait inventé le fil à couper l’eau chaude ou non. Le nombre et les retours des visiteurs font en effet mentir les détracteurs.

Est-ce que Gunther von Hagens s’implantera un jour en France ? Cela me semble compliqué après l’interdiction de l’exposition Our Body, à corps ouvert (à l’initiative d’un autre scientifique) que certains d’entre vous avaient pu voir à Lyon à La Sucrière en 2008.

Pour ma part, même si je reconnais l’intérêt scientifique et l’apport pour la connaissance, quelque chose me gêne profondément dans la démarche; quelque chose qui aurait à voir avec le « repos » du mort. Donner en effet des corps en pâture (à Guben, vous pouvez assister « en direct » au retrait de la peau, des graisses…) ne m’apparait pas vraiment de l’ordre du respect.

 

 

 

 

* Le Monde des corps, une histoire de coeur